Vert, Une histoire dans la jungle

L’histoire est racontée par un adulte qui se remémore son enfance, l’époque où son père et ses sœurs et lui ont quitté le nord du pays pour aller vivre dans une région plus clémente, une étendue verte et pleine de promesses pour une vie nouvelle. Ils se sont installés, ont coupés du bois pour se faire une maison, ont mangé des fruits, il y en avait à profusion. Ils vivaient heureux parmi les animaux de la jungle. Mais bientôt d’autres familles les ont rejoints, elles se sont installées, ont ouvert une école, ont créé des potagers et ont chassé les animaux qui volaient les produits de leur travail.
Le paradis qu’ils avaient trouvé en arrivant s’est transformé en un véritable village. Et chacun a retrouvé les habitudes qu’ils avaient quittées.
Et la bête féroce, pourquoi ne la voyait-il pas ? Peut-être avait-elle changé de territoire ?

Stephane Kiehl nous offre ici un magnifique album; au texte poignant s’ajoutent des illustrations poétiques et foisonnantes. S'adressant à un très large public, l'ouvrage est ancré dans des problématiques très contemporaines: la place de l'homme sur la planète, la destruction de son environnement, la disparition de la biodiversité… Nous sommes au coeur de la jungle, tout est vert. Une famille quitte un village plus au nord, pour s'installer ici et tout recommencer. Au début, ils ne coupent que quelques arbres pour construire leur maison, cueillent des fruits pour se nourrir et s’abreuvent à la rivière. «Il suffisait de tendre les bras, les fruits étaient là.» Mais déjà l'empreinte de l'homme est visible, il y a un petit peu moins de vert. Entre crainte et fascination, les personnages évoluent dans ce nouveau décor, prenant de plus en plus de place. Bientôt d'autres hommes viendront les rejoindre. Au fur et à mesure que le village s'agrandit, le vert recule. Une école est bâtie. Un barrage aussi. Alors les animaux s'éloignent, ceux qui tentent de rester sont chassés car les fruits se font plus rares, et partager est hors de question! Même le majestueux et non moins effrayant tigre doit céder son territoire. Finalement la page est blanche. «Ici c'était vert!» — Librairie Rêv'en Pages