Loin, très loin

MeMo poursuit sa traduction des albums de Maurice Sendak restés inédits en français. Loin, très loin est de 1957. Le petit Martin se sent délaissé, parce que sa mère est accaparée par le bébé. Désireux de s’exiler loin de maman, Martin se déguise en adulte, s’habille en cow-boy et quitte la maison. Mais l’aventure s’arrête au coin de la rue. L’enfant rencontre un vieux cheval, attelé d’une maigre carriole, qui bavarde avec un moineau posé près de lui. Au lieu de penser que la carriole pourrait l’entraîner vers l’inconnu, Martin se mêle à la conversation. Arrive encore un chat, qui leur propose de s’isoler dans le sous-sol d’un immeuble: l’endroit idéal pour rêver, pour pousser un chant plaintif ou pour regretter l’époque lointaine où l’on vivait au milieu de gens raffinés… Chacun cuve sa propre nostalgie. Contrairement aux autres, Martin n’a pas d’enfance à regretter. De toute façon, l’évocation du passé s’avère être un plaisir de courte durée. Nos quatre personnages se disputent et se séparent. L’horizon qui, jusqu’alors était bouché (tantôt par un alignement de façades, tantôt par un mur), s’est dégagé. Martin a vaincu son dépit, et l’avant-dernier dessin montre un coin de ciel.

- Librairie L’Autre Rive